+ Amizour: Trois jours d’émeutes, une ville en ruines
Après trois jours d’émeutes, Amizour donne l’aspect d’une ville fantôme. La quasi totalité des édifices publics est saccagée, pillé et incendiée. Le spectacle de façades calcinées et des rues jonchées de divers objets brûlés et documents des administrations ciblées, rappelle à la population celui du printemps « noir ». Un air de déjà-vu. Devant le siège de la Daïra des citoyens s’affairent à chercher et à récupérer des papiers d’identité leur appartenant.
Dans la journée d’hier samedi, les émeutiers ont mis le feu au parc communal. Le centre culturel Malek Bouguermouh qui fait face au siège de l’APC, n’a pas échappé au pillage. Le cybercafé lui attenant mis à sac. Les bureaux de l’administration des forêts n’a pas fait exception et où des émeutiers ont défoncé le logement d’un particulier, situé dans la même enceinte.
Dans même secteur, un cybercafé appartenant à un privé a failli aussi y passer, n’était la présence des habitants du quartier qui se sont interposés, pour dissuader la foule déchaînée. L’agence CNASS été également mise à sac et vidée de ses micro-ordinateurs. Même si ses portes rouvriront à partir de demain, les prestations de remboursement des ordonnances ne reprendront pas de sitôt, selon un employé de l’agence.
Les forces de l’ordre concentrées et cantonnées au seuil et aux alentours du commissariat depuis l’embrasement, ont du riposter à coups de bombes lacrymogènes et de quelques tirs à blanc en l’air , pour repousser les émeutiers. L’unité d’extrusion d’aluminium « Alexo », située à la sortie de la ville a été également pillée. Des véhicules de la commune sont réduits à néant. Même le camion de ramassage d’ordures, un tracteur, l’ambulance et un bus de la commune n’y ont pas échappé. Le CPA qu’abrite une ancienne et imposante bâtisse et, malgré ses portes blindées, pillé; les caméras de surveillance et le distributeur automatique de billets détruits. Des dégradations qui ont suscité l’indignation de la population qui ne comprend pas pourquoi s’en prendre à des biens de la collectivité et d’utilité publique. « On a voulu exprimer notre ras-le-bol sans commettre de dépassements », explique un jeune manifestant, « mais des éléments avec d’autres intentions, pour tout simplement voler se sont joints aux manifestants, c’est devenu incontrôlable !» regrette-t-il. Dans le même sillage, d’autres affirment que, parmi les émeutiers, beaucoup sont venus d’autres communes limitrophes, pour passer incognito.
Dans la matinée d’aujourd’hui, des groupes d’émeutiers ont tenté de s’en prendre au lycée Fatma N’Soumeur, au centre ville. Le directeur de l’établissement, informé de la situation, a rappliqué pour mettre à l’abri, notamment les documents des dossiers du personnel.
Aujourd’hui dimanche, c’est « l’éclipse scolaire ». Toutes les écoles et les deux lycées ont, par précaution, préféré fermer les portes. Le calme semble revenir.
Mots de Tête d’Algérie
merci Mots de Tête d’Algérie. notre algérie a beaucoup des maux